En apparence, c'est l'été. Il n'y a pas de récession américaine au coin de la rue. Les chiffres de l'emploi aux États-Unis sont plutôt rassurants. Et le net rebond des marchés boursiers montre que nombre d'investisseurs pensent que le pire de la crise financière est derrière nous. Avec pour argument massue la quasi-certitude que les banques centrales feront tout pour éviter qu'une faillite bancaire ne provoque une panique. Passer aussi brutalement d'un excès de pessimisme à un excès d'optimisme est aller vite en besogne. De nombreux observateurs, à commencer par le FMI, restent dans la crainte d'une possible réplique dans le séisme qui secoue la finance mondiale depuis l'été 2007. Que constatons-nous en effet ? Le marché interbancaireet monétaire ne fonctionne que sous la perfusion des injections régulières de liquidités des banques centrales. Cela n'est pas normal. Cela s'explique par le fait que les banques n'ont provisionné que 270 milliards de dollars, soit le quart seulement du risque maximum de pertes envisagé sur les subprimes, ces prêts immobiliers à risques aujourd'hui en défaut de paiement. Autre signe inquiétant, la Fed en est déjà à tenter de circonscrire la suite de la crise des subprimes, qui pourrait désormais contaminer le marché des cartes de crédit. Après les travailleurs pauvres, scandaleusement poussés à se surendetter, les classes moyennes américaines risquent de ne pouvoir faire face à leurs échéances si le chômage remonte fortement. Dire que la crise financière est terminée est donc courir le risque de l'aveuglement. Seule certitude, c'est désormais dans la pertinence des réponses économiques qui y seront apportées que réside le salut. Face à la ponction exercée sur le pouvoir d'achat des ménages par la poussée de l'inflation, les gouvernements sont incités à rééquilibrer leurs politiques économiques dans le sens d'une meilleure redistribution. C'est aux Etats-Unis le plan d'urgence de George W. Bush de relance qui va conduire des millions d'Américains à recevoir un chèque du Trésor public. C'est en France le " paquet fiscal " de Nicolas Sarkozy, désormais présenté comme un amortisseur à la crise, après avoir été vendu comme le vecteur d'un " choc de confiance "... que l'on attend encore.
lundi 5 mai 2008
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