lundi 5 mai 2008

Champions mondiaux : la roue tourne

Il y a seulement cinq ans, le monde non occidental représentait moins de 13% de la capitalisation totale du Top 500. Aujourd'hui, cette proportion a dépassé 28%, rappelle Nicolas Véron, économiste au sein du centre de réflexion européen Bruegel, associé de la société de conseil Ecif.

L'actualité des affaires est, comme l'actualité en général, un miroir déformant. L'attention du public est captée par les désastres comme Northern Rock ou Bear Stearns, ou plus rarement par des succès spectaculaires tels que ceux de Google ou d'ArcelorMittal. Mais d'autres changements qui ne sont pas moins importants ont lieu en silence ou presque. Pour remettre les mutations économiques en perspective, il est donc utile de s'écarter de temps en temps du flux des dernières nouvelles pour regarder le tableau d'ensemble.

L'une des façons de le faire est d'observer qui tient le haut du pavé dans la hiérarchie économique planétaire. Le classement par capitalisation boursière offre une bonne approximation des entreprises qui dominent leur époque. Celle-ci est imparfaite, du fait de bulles boursières locales, de distorsions de change, et surtout parce que certains acteurs ne sont pas cotés en Bourse, ainsi la SNCF, les Caisses d'épargne, la Poste japonaise ou les grands pétroliers d'Etat.

Mais la quasi-totalité des très grands groupes qui ont une activité internationale sont cotés, et leur capitalisation reste l'indicateur de puissance relative le plus pertinent et le plus comparable, d'un pays ou d'un secteur à l'autre, qui soit publiquement disponible. Les chiffres qui suivent sont calculés à partir du classement des 500 premières capitalisations mesurées en dollars depuis 1998 par le Financial Times (FT Global 500). L'observation de ce "Top 500", dont la composition change un peu à chaque nouvelle mesure, révèle un capitalisme mondial qui bouge à toute vitesse.

L'aspect le plus étonnant est la rapidité avec laquelle l'élite des entreprises mondiales devient multipolaire. Il y a seulement cinq ans, fin mars 2003, le monde non occidental (hors Europe, Etats-Unis et Canada) représentait moins de 13% de la capitalisation totale du Top 500; aujourd'hui (fin mars 2008), cette proportion a dépassé 28%, en dépit de la relative stagnation japonaise, de la sous-évaluation des monnaies asiatiques et du Golfe, et de l'éclatement récent des bulles boursières chinoise et indienne.

Les pays émergents, qui représentaient 2% du total en 1998, en sont désormais à 20%. La Chine et Hong Kong représentent une petite moitié de ce segment. Quant au Brésil, à l'Inde et à la Russie, ils ne rassemblaient ensemble que trois entreprises dans le Top 500 en 1998, mais en sont aujourd'hui à 35, représentant 7% de la capitalisation cumulée.

Il y a un an, les cinq premières entreprises mondiales étaient encore toutes américaines (ExxonMobil, GE, Microsoft, Citi et AT&T); aujourd'hui, elles ne sont que deux sur cinq (ExxonMobil et GE), aux côtés de PetroChina, Gazprom et China Mobile.

La raison en est évidemment la croissance très forte de ces pays, et surtout leur adoption accélérée du modèle de la grande entreprise privée (ou partiellement privatisée et cotée, comme Gazprom et la plupart des géants chinois), qui était jusqu'à récemment l'apanage de l'Occident et du Japon. Certains rythmes de croissance sont époustouflants.

L'opérateur téléphonique mobile indien Reliance Communications a démarré son activité en 1999. Fin mars, après le dégonflement de la bulle boursière indienne, il valait plus de 26 milliards de dollars. Cette dynamique de rattrapage n'est pas près de s'arrêter, et il paraît raisonnable de prédire que l'Asie (actuellement 20% de la capitalisation du Top 500, contre 10% en 2003) dépassera soit l'Europe (33%, hors Russie), soit l'Amérique du Nord (40%), et peut-être les deux, dès la première moitié de la prochaine décennie. Les "multinationales émergentes" sont encore exotiques, mais ne sont plus du tout marginales.

En complément des aspects géographiques, l'analyse sectorielle fait également ressortir des évolutions marquantes. Le poids relatif du secteur financier (hors assurances) avait augmenté pendant des années, passant de 14,5% de la capitalisation du Top 500 en 1998 à plus de 24% fin juin 2007.

La crise financière l'a ramené à un peu plus de 18% du total fin mars 2008; plus d'un quart vient des pays émergents, dont le secteur financier vaut désormais nettement plus en Bourse que l'équivalent américain. La part des groupes de matières premières (hydrocarbures et mines) est passée de moins 7% du total en 1998, lorsque les cours du pétrole étaient bas, à 18% en mars 2008, dont près des deux cinquièmes correspondant à des entreprises des pays émergents.

Chaque secteur a sa dynamique propre. Les Américains restent dominants dans les services aux entreprises (68% de la capitalisation cumulée du secteur, dont le trio de tête Microsoft, IBM et Oracle) et dans le secteur santé-pharmacie (61%), mais l'importance relative de ce dernier est en baisse depuis dix ans. Les émergents sont surreprésentés dans les télécoms (38% de la capitalisation mondiale), mais peu présents dans les autres secteurs de grande consommation (alimentaire, loisirs, distribution), moins régulés, et où les Occidentaux ont capté une part de leur croissance.

Les Européens règnent en maîtres sur le secteur de l'électricité, très fragmenté aux Etats-Unis et pas encore privatisé en Chine, avec EDF en n° 1 mondial. Plus généralement, ces chiffres sont en apparence rassurants pour l'Europe. Sa part relative est stable à un peu moins d'un tiers du total, alors que celle des Etats-Unis s'est effondrée en cinq ans, de 57% en mars 2003 à 36% en mars 2008, ce que n'expliquent qu'en partie les effets de change.

La France fait encore mieux, passant de 3,9% en 1998 à 4,7% en 2003 et 6,6% en mars 2008 (dont 0,8% pour EDF et GDF, qui n'étaient pas cotés en 2003). Il y a donc de quoi être fiers de nos champions. Mais pas de quoi pavoiser non plus: comme cette chronique le notait le mois dernier, nous avons plus de mal que les autres à faire émerger de nouvelles très grandes entreprises, et nos grands groupes sont un peu comme des chênes vigoureux sous lesquels rien ne pousse.

Or, à mesure que les jeunes géants des pays émergents se déploieront sur les mêmes marchés que les nôtres, il sera essentiel de faire preuve de capacité de renouvellement. Le paysage des plus puissantes entreprises mondiales change si vite que nos succès passés ne peuvent être pris que comme des encouragements, et pas des garanties, pour l'avenir.

Nicolas Véron, économiste au sein du centre de réflexion européen Bruegel, associé de la société de conseil Ecif

La crise n'est pas finie



En apparence, c'est l'été. Il n'y a pas de récession américaine au coin de la rue. Les chiffres de l'emploi aux États-Unis sont plutôt rassurants. Et le net rebond des marchés boursiers montre que nombre d'investisseurs pensent que le pire de la crise financière est derrière nous. Avec pour argument massue la quasi-certitude que les banques centrales feront tout pour éviter qu'une faillite bancaire ne provoque une panique. Passer aussi brutalement d'un excès de pessimisme à un excès d'optimisme est aller vite en besogne. De nombreux observateurs, à commencer par le FMI, restent dans la crainte d'une possible réplique dans le séisme qui secoue la finance mondiale depuis l'été 2007. Que constatons-nous en effet ? Le marché interbancaireet monétaire ne fonctionne que sous la perfusion des injections régulières de liquidités des banques centrales. Cela n'est pas normal. Cela s'explique par le fait que les banques n'ont provisionné que 270 milliards de dollars, soit le quart seulement du risque maximum de pertes envisagé sur les subprimes, ces prêts immobiliers à risques aujourd'hui en défaut de paiement. Autre signe inquiétant, la Fed en est déjà à tenter de circonscrire la suite de la crise des subprimes, qui pourrait désormais contaminer le marché des cartes de crédit. Après les travailleurs pauvres, scandaleusement poussés à se surendetter, les classes moyennes américaines risquent de ne pouvoir faire face à leurs échéances si le chômage remonte fortement. Dire que la crise financière est terminée est donc courir le risque de l'aveuglement. Seule certitude, c'est désormais dans la pertinence des réponses économiques qui y seront apportées que réside le salut. Face à la ponction exercée sur le pouvoir d'achat des ménages par la poussée de l'inflation, les gouvernements sont incités à rééquilibrer leurs politiques économiques dans le sens d'une meilleure redistribution. C'est aux Etats-Unis le plan d'urgence de George W. Bush de relance qui va conduire des millions d'Américains à recevoir un chèque du Trésor public. C'est en France le " paquet fiscal " de Nicolas Sarkozy, désormais présenté comme un amortisseur à la crise, après avoir été vendu comme le vecteur d'un " choc de confiance "... que l'on attend encore.


Philippe Mabille

www.latribune.fr

Remettre les paysans au coeur des politiques agricoles et de recherche-développement


Il faudra produire plus, beaucoup plus, sans pour autant accentuer les pressions environnementales sur les écosystèmes. Il faudra donc accomplir la révolution de l'agriculture durable, plaide Luc Guyau, président des chambres d'agriculture.

Depuis quelques mois, l'évolution des prix mondiaux des denrées agricoles est devenue le sujet d'actualité incontournable. Les émeutes, provoquées par la hausse du coût de l'alimentation dans les grandes villes d'Haïti, des pays subsahariens, d'Asie et de Méditerranée, sont largement commentées.

Les institutions internationales sonnent l'alarme et prônent une réorientation de leurs politiques au profit de l'agriculture. Le débat fait rage sur les causes, les responsabilités et les remèdes. Economistes, responsables politiques, ONG, tous avancent leurs explications et leurs solutions, souvent pertinentes.

Pourtant, les acteurs principaux sont étrangement inaudibles dans ce débat. En tant que président des Chambres d'agriculture, il me paraît aujourd'hui primordial de faire entendre le point de vue des agriculteurs. Les agriculteurs des pays du Sud ont été limités dans leurs capacités de production et d'organisation par des politiques d'ajustement et de libéralisation des marchés prônées par les grandes institutions internationales.

Quant à nous, agriculteurs des pays riches, alors que les organisations de marché, mises en place au sortir de la seconde guerre mondiale, nous avaient permis de gagner le pari de l'autosuffisance alimentaire, nous sommes aujourd'hui confrontés à des prix erratiques et à leur cohorte de conjonctures parfois favorables, parfois difficiles. La situation actuelle, en France et en Europe, des éleveurs de porcs, confrontés à une stagnation du prix du porc et une explosion du coût de l'alimentation du bétail, est en cela significative.

Ce bref rappel des faits souligne que l'agriculture est une activité qui, pour économique et centrale qu'elle soit, ne "s'ajuste" pas d'un claquement de doigts. Pour pouvoir investir et produire, nous, agriculteurs du Nord et du Sud, avons besoin d'une visibilité des prix sur le long terme. Dans un contexte de globalisation des épizooties et de changement climatique lourd de conséquences, ces besoins d'anticipation et de stabilité renvoient à l'impérieuse nécessité de politiques agricoles et alimentaires fortes, au Nord, mais plus encore au Sud.

Ces politiques doivent autoriser et encourager l'organisation des producteurs, garantir la régulation et la stabilisation des marchés et comporter des mécanismes d'assurance et de gestion des risques climatiques et sanitaires. C'est à ces conditions seulement que les agriculteurs pourront relever le défi de la sécurité alimentaire, pour eux-mêmes et pour l'ensemble de la population.

Au-delà, compte tenu de l'évolution démographique, pour nourrir la population d'aujourd'hui, et plus encore celle de demain, il faudra produire plus, beaucoup plus, sans pour autant accentuer les pressions environnementales sur les écosystèmes. Il faudra donc accomplir la révolution de l'agriculture durable!

Cette révolution suppose tout d'abord de relever le défi de la recherche et de l'innovation agronomique qui répondrait aux attentes de la société en matière de qualité et de traçabilité des produits, et qui capitaliserait sur les savoir-faire et l'expérience au quotidien des agriculteurs du Nord et du Sud. Cette révolution suppose également une large diffusion des innovations et un accompagnement au plus près des agriculteurs sur le terrain.

A cet égard, les chambres d'agriculture, qui représentent l'agriculture française dans sa diversité avec 4.300 élus, ont une responsabilité majeure. Elles formulent des recommandations sur les politiques agricoles européennes, mondiales et locales. Elles jouent un rôle de médiation essentiel entre les différents acteurs locaux.

Leurs techniciens forment ou conseillent chaque année plus d'un agriculteur sur deux sur la gestion de leur exploitation, la prise en compte de l'environnement, la mise en place de filières de qualité, fers de lance de la dynamique des territoires. Au Nord comme au Sud, la prise en main de leur développement par les agriculteurs eux-mêmes est essentielle au succès d'une démarche de modernisation ambitieuse et adaptée à la réalité des situations de terrain.

Ne nous y trompons pas: la révolution des agricultures durables passera par des organisations de producteurs fortes ou ne passera pas!

Luc Guyau, président des chambres d'agriculture

vendredi 2 mai 2008

La peur de l'inflation se renforce aux Etats-Unis sur fond de vraie-fausse récession

Si la croissance s'est maintenue à 0,6 % en rythme annuel au premier trimestre, la récession est dans tous les esprits outre-Atlantique. Pour beaucoup d'économistes, elle va rapidement se traduire dans les chiffres. La Réserve fédérale américaine, qui a abaissé son principal taux directeur d'un quart de point mercredi, semble, de son côté, davantage préoccupée par le niveau de l'inflation.

On en saura sans doute un peu plus sur l'état de l'économie américaine, aujourd'hui, après la publication très attendue des chiffres de l'emploi en avril. Est-elle en récession ? Toujours pas, si l'on se fie aux chiffres du produit intérieur brut (PIB), publiés mercredi. Du moins en apparence. La croissance s'est maintenue à 0,6 % au premier trimestre en rythme annuel. Mais elle vient « pratiquement intégralement d'une hausse des stocks, d'ailleurs pas toujours volontaire, souligne Brian Bethune, le chef économiste de Global Insight. En conséquence, il y a de grandes chances que l'économie se contracte au deuxième trimestre. Le bénéfice des chèques de remises d'impôts sera partiellement effacé par la hausse du prix de l'essence ». Les seules bonnes nouvelles dans la composition du PIB au premier trimestre viennent, outre de la hausse des stocks, de celle des exportations (+ 0,2 %), néanmoins tempérée par une reprise des importations.
Ménages économes
Ce qui préoccupe les économistes, c'est la faible progression de la consommation des ménages sur les trois premiers mois de l'année. Et pour beaucoup d'entre eux, la récession se lit dans les faits et gestes des consommateurs. Sur un rythme annualisé, les dépenses des ménages ont en effet enregistré entre janvier et mars la plus faible progression depuis 1995. Hier, le ministère du Commerce a indiqué qu'elles avaient progressé de 0,4 % au mois de mars, mais seulement de 0,1 % hors inflation. Les foyers américains se concentrent désormais sur l'indispensable : dépenses de santé, électricité et logement. Tout le reste - voitures, mobilier, loisirs, etc. - est visiblement sacrifié pour pouvoir continuer à payer un carburant et des produits alimentaires toujours plus chers. Quand on sait que la consommation assure 70 % de l'activité économique outre-Atlantique, cette tendance est préoccupante.
Par ailleurs, l'inflation ne donne guère de signe d'affaiblissement, ce qui inquiète à nouveau la Réserve fédérale. En abaissant d'un quart de point son principal taux directeur mercredi, pour le ramener à 2 %, la banque centrale a noté dans son communiqué que « l'activité économique demeure faible » et que « l'incertitude sur le développement de l'inflation est élevé ». Sur douze mois, la hausse des prix atteint 4 % en rythme annuel et, hors énergie et alimentation, 2,1 %.
La Réserve fédérale ne s'interdit pas, toutefois, de procéder à de nouvelles réductions des taux, alors que beaucoup attendaient l'annonce d'une pause officielle. « Le comité a besoin de flexibilité pour agir à nouveau s'il y avait de nouvelles surprises », explique Joel Naroff, le chef économiste de la banque Commerce Online. De son côté, Brian Bethune parie sur une reprise de la baisse des taux au deuxième semestre 2008. Pour lui, ils s'établiraient à 1,50 % à la fin de l'année. Toutefois, le sentiment général est que la Réserve fédérale va attendre de pouvoir constater l'impact de ses précédents assouplissements monétaires sur l'économie avant d'agir à nouveau. D'autant que l'activité du premier trimestre n'a pas encore permis d'évaluer les effets de sa politique.
Signaux de crise
Les dépenses d'investissements ont reculé de 2,5 % en rythme annualisé, tandis que l'immobilier résidentiel s'est écroulé de 26,7 %. « La chute des prix de l'immobilier, des conditions de crédit plus astreignantes et les prix croissants de l'alimentaire et de l'essence ont été exacerbés par un marché de l'emploi qui s'est affaibli ces derniers mois », observe Peter Kretzmer, économiste chez Bank of America. En mars, les Etats-Unis ont perdu 80.000 emplois et le taux de chômage a atteint 5,1 %. En avril, les experts tablent sur 70.000 suppressions de postes, au moins.
Pour l'heure, c'est le dollar qui a retrouvé de la vitalité. Il est à son niveau le plus haut depuis cinq semaines et a gagné 1,1 % face à l'euro au mois d'avril. Peut-être le signe que les spéculateurs estiment que l'on a touché le fond.
VIRGINIE ROBERT
www.lesechos.fr

jeudi 1 mai 2008

Les cours du pétrole reculent après les stocks américains

Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, affichant une hausse de 3,8 millions de barils. Du coup, les cours fléchissent, d'autant que le dollar se raffermit.

Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, affichant une hausse de 3,8 millions de barils à 319,9 millions alors que les économistes attendaient en moyenne une progression de 300.000 barils seulement.
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, affichant une hausse de 3,8 millions de barils à 319,9 millions alors que les économistes attendaient en moyenne une progression de 300.000 barils seulement.
Les cours du pétrole ont accentué leur recul ce mercredi après l'annonce d'une hausse bien plus marquée que prévu des stocks américains de brut. Vers 15 h 05 GMT, le contrat pour juin sur le brut léger américain perdait 1,55 dollar, soit 1,34%, à 114,10 dollars le baril, et le Brent cédait 1,38 dollar (1,22%) à 112,05 dollars.

Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, affichant une hausse de 3,8 millions de barils à 319,9 millions alors que les économistes attendaient en moyenne une progression de 300.000 barils seulement.

Les stocks d'essence ont parallèlement diminué de 1,5 million de barils, alors que le marché anticipait une baisse de 700.000 barils, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul domestique, sont en hausse de 1,1 million de barils, contre -100.000 attendu.

Les cours avaient déjà reculé avant ces chiffres grâce notamment à la reprise du travail après une grève chez Exxon Mobil au Nigeria. Ce mouvement à la baisse tient aussi au raffermissement du dollar, après des statistiques sur la croissance américaine meilleures que prévu.


latribune.fr

La banque Wachovia forcée de provisionner

Elle va devoir provisionner 800 millions à un milliard de dollars dans ses comptes du deuxième trimestre en raison d'une décision de justice.

La cinquième banque américaine, Wachovia, qu'on savait touchée de plein fouet par la crise immobilière et le ralentissement économique des Etats-Unis, est obligée de passer d'importantes provisions.

Elle a annoncé ce mercredi qu'elle allait devoir provisionner entre 800 millions et un milliard de dollars dans ses comptes du deuxième trimestre.

Ce n'est pas la faute du subprime mais d'une récente décision de justice qui a concerné sa concurrente BB&T Corporation, opposée à l'état américain. Ces provisions concernent une activité de leasing d'équipements technologiques, pour la période allant de 1999 à 2003, date à laquelle Wachovia a cessé de proposer ce type d'activités.

latribune.fr

La Fed baisse encore ses taux d'un quart de point

La banque centrale américaine a poursuivi ce mercredi soir son cycle de baisse de ses taux d'intérêt. Mais ce dernier pourrait prendre fin.

En septembre dernier, les taux américains se situaient encore à plus de 5%
En septembre dernier, les taux américains se situaient encore à plus de 5%
Aux Etats-Unis, la banque centrale américaine (Fed) a terminé ce mercredi soir sa traditionnelle réunion mensuelle de deux jours en annonçant une nouvelle baisse de ses taux d'intérêt. Elle les réduit encore d'un quart de point pour redescendre à 2%. Elle baisse aussi son taux d'escompte d'un quart de point pour le ramener à 2,25%.

Le cycle baissier amorcé par la Réserve fédérale depuis septembre quand les taux étaient encore à 5,25% se poursuit donc alors que la crise du subprime continue d'affecter les Etats-Unis où la croissance est au ralenti même si la récession attendue tarde à se manifester comme en témoigne le chiffre du PIB (produit intérieur brut) en première estimation pour le premier trimestre dévoilé ce jour : +0,6%.

Mais si la Fed a encore fait un effort pour essayer de redonner un peu de tonus à l'économie américaine, en en soulignant la faiblesse actuelle, notamment pour les dépenses des ménages et des entreprises et en affichant sa crainte des conséquences de la crise actuelle du crédit, de la Bourse et de l'immobilier pour les trimestres à venir, elle pourrait bientôt mettre fin à ces reculs et adopter le statu quo. Car elle regarde aussi de près l'évolution des prix qui continue à être sensible, notamment pour les produits alimentaires et pour l'énergie, même si la réserve fédérale souligne que la tendance inflationniste actuelle tend à se calmer.

latribune.fr