vendredi 23 mars 2007

Chine: Donald Tsang en passe d’être reconduità la tête de Hong Kong

Donald Tsang en passe d’être reconduit
à la tête de Hong Kong

DE NOTRE CORRESPONDANT
PُEKIN.

Donald Tsang n’a pas de souci à se faire. Dimanche, l’actuel chef de l’exécutif de Hong Kong devrait être facilement réélu pour cinq ans à la tête de la région administrative spéciale, repassée, il y a tout juste dix ans, sous le contrôle de la République populaire chinoise. Soutenu par les autorités communistes qui l’avaient propulsé à ce poste, en juin 2005, pour remplacer le précédent chef de l’exécutif, jugé trop impopulaire et trop faible face à la contestation démocratique, Donald Tsang a, pour l’instant, parfaitement rempli la feuille de route définie à Pékin. Habile économiste, il a conforté
l’économie du territoire qui a enregistré, l’an dernier, une croissance de 6,8%. Malgré la concurrence croissante de la Bourse de Shanghai, Hong Kong est resté une plate-forme financière incontournable pour l’économie chinoise. Si
quelques champions d’Etat ont,sur ordre de Pékin, lancé (ICBC, AirChina, China Life…) ou envisagé de lancer (Sinopec, China Mobile…) des entrées sur les places domestiques, la plupart lèvent encore leurs capitaux dans l’île
connue pour l’efficacité et la transparence de ses services financiers.
Un candidat surprise
Profitant pleinement du dynamisme de la Chine, Hong Kong continue d’attirer des banques et des sièges d’entreprises étrangères, séduites par une fiscalité très légère et la proximité du marché chinois. Le secteur de l’immobilier a retrouvé
Sa pleine santé et les emplois suivent. Atteignant un plancher historique, le taux de chômage n’est plus estimé qu’à 4,3%sur le territoire.
Globalement satisfaits de ces performances, les 7 millions de Hong-Kongais se sont assagis et ne descendent plus, en masse, dans la rue pour dénoncer l’autorité de Pékin et réclamer plus de démocratie.
De toute façon, leur avis importe peu.
Dimanche, Donald Tsang ne va pas être élu par la population mais par un collège électoral restreint de 796 délégués, pour la plupart acquis à Pékin. Malgré ce contrôle efficace des autorités communistes, le chef de l’exécutif, parfois surnommé « Tsang froid », a toutefois été obligé, pour la première fois, de mener une vraie campagne face à Alan Leong. Cet avocat charismatique représentant un petit parti prodémocratique a, en effet, réussi à récolter la centaine de voix de délégués nécessaire pour concourir à la direction de l’exécutif. Surpris par cette performance, le dirigeant sortant s’est retrouvé contraint de participer à des débats télévisés et de faire part de ses projets politiques pour Hong Kong. Si la Loi fondamentale du territoire négociée entre Londres et Pékin avant la rétrocession en 1997 évoque, sans
en préciser le calendrier, la tenue d’élections au suffrage universel dans l’ancienne colonie britannique, cette perspective a jusqu’ici toujours été rejetée par les autorités chinoises et par Donald Tsang.
En relançant le débat, Alan Leong a réussi à embarrasser les dirigeants du territoire et a, surtout, ravivé l’intérêt de la population pour cet enjeu. Ce qui inquiète Pékin.
YANN ROUSSEAU
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